"Parcours Croisés"- Chapitre 24

Parcours croisés – Jeudi matin
Chapitre 24
Martina

Les filles sont sorties de la salle de bains en riant, vêtues des paréos que je leur ai prêtés. Elles les ont attachés comme je le fais d’habitude, d’un nœud au-dessus des seins. En arrivant dans le salon, elles m’ont fait une profonde révérence, écartant largement les deux pans de tissus, exposant leurs nudités. Véro a ramassé le string d’Annie sur la table du salon et l’a montré à Annie :
- J’ai trouvé ça par terre ce matin … ça serait pas à toi, par hasard ?
- P’têt ben ! je laisse traîner mes affaires un peu n’importe où, en ce moment … heu-reusement que t’es là … tu veux le mettre aussi ?
- Nnnnoon … ça va … j’ai c’qui m’faut !
De quoi elles parlent ? … en tout cas ça fait les rire …
- Si tu veux, tu peux récupérer le tien et ta jupe au sèche-linge …
- Mmm mmm, c’est où ?
- Au sous-sol …
Véro est descendue récupérer ses vêtements ; Annie a attendu qu’elle soit partie au sous-sol :
- Apparemment, elle ne se souvient de rien du tout … elle a vraiment eu un gros trou noir …
- C’est aussi bien !
- J’ai l’impression d’être en vacances, moi … tu me supportes encore un peu ? j’ai pas envie de rentrer chez moi …
Elle avait l’air tellement triste en disant ça que je l’ai serrée dans mes bras, comme on berce un :
- Tant mieux, j’ai pas envie que tu partes, je veux te garder ici, tout contre moi …
- Faudra bien que ça s’arrête … Marc sera là demain … il a dû téléphoner hier … m’en fous !
- Tu sais pas quand il rentre exactement ?
- Non … je sais qu’il est immobilisé à cause du week-end de l’Ascension en Allemagne, il peut redémarrer au mieux après minuit … j’ai pas envie qu’il rentre …
- Eehhh … tu pleures …
- … c’est rien … ça me passera …
… j’avais déjà compris, à quelques remarques qu’elle m’avait faites, que son couple n’allait pas très fort, et sans doute que le début de la semaine n’arrangeait rien à son état d’esprit …
- … ou ça me passera pas … j’ai l’impression d’y penser depuis des années … et le temps passe … ça me fait peur, je crois …
- De quoi tu parles ?
- … de le quitter … partir … ou plutôt le ficher dehors ! après tout c’est ma maison, pas la sienne !
- Ah … à ce point-là …
- Mouais … c’est pas d’hier, tu sais … avant qu’il fasse l’international, c’était intenable … je le supportais plus … plus du tout … et puis maintenant, il n’est plus là que les week-end … j’ai laissé courir …
Véro est revenue du sous-sol, sa jupe sur le bras et son string à la main :
- C’est pas bien parti … y’a encore des traces … c’est bien des tartelettes aux fraises qu’on a mangé, hier ?
- … euh oui, et de la tarte aux pommes …
- …et moi j’aime pas les fraises … alors ça vient d’où ? ça ?
Elle montre le devant de son string … zut ! les tâches sont pas parties au lavage !
- T’en a peut-être mangé quand même …
- Non non … mais Jonathan, sans doute ! Mais quelle conne ! Etre ivre au point de me faire peloter par Jonathan ! … et vous avez rien vu, vous deux ?
- Euuuhh … nnnnoonn …
- Et quand je dis « peloter », vu l’emplacement …
Elle oscille entre la colère et le désarroi et elle a les yeux bien brillants … je l’attire elle aussi dans mes bras et la berce comme Annie … mon rôle du jour, on dirait ; consolatrice …
- Bon ! oh ! on se secoue ! Il fait beau, on passe un bon week-end ! haut les cœurs ! et puis donne-moi ça, je vais les remettre à laver avec nos draps : ils sont pleins de vos miettes et de vos poils !
Quand je suis remontée, Annie avait disparu et Véro était étendue sur un lit-piscine :
- Heureusement qu’Alain n’est pas là !
- Dommage … il est où ?
- Tennis, Jérémy est rentré ; il a appelé quand vous étiez sous la douche.


- Je le connais ?
- T’as dû le voir à l’Oasis une fois ou deux … le prof de maths qui déconne avec Chris-tophe …
- Ah oui !!! … me souviens de lui …
- Elle est où, Annie ?
- Chez elle, partie chercher ses lunettes !
Véro était à plat ventre au soleil, nue. Elle était déjà bronzée ; un petit maillot avait laissé un triangle blanc qui s’arrêtait en haut juste au-dessus de la raie de ses fesses et en bas, coupait ses fesses en deux. Je me suis assise à côté d’elle, irrésistiblement attirée par ces fesses offertes au soleil et à ma main, par les petites fossettes sur ses reins et leur petit duvet blond qui brillait … et un éclat lumi-neux quand je me suis penchée pour y déposer un baiser … voilà qui expliquait leurs regards es-piègles à la sortie de la salle de bains et leurs sous-entendus … Annie a fait une adepte …son bijou a changé d’écrin !
- Tu la trouves comment Annie ?
- Sympa ! des fois un peu triste ou réservée, et tout de suite après elle sort une bêtise et elle rigole ! et toi ? apparemment ça marche entre vous … même avec Alain … vous avez eu une nuit … chaude, on dirait !
- Ça s’est fait comme ça … et c’était vraiment bien … tu te rends compte que je la con-nais que depuis lundi ? et … c’est ma sœur … j’ai deux sœurs maintenant, elle et toi …
Véro s’est mise à rire :
- T’as une drôle de manière de traiter tes sœurs ! ça s’appelle de l’e, ça , madame …
J’ai glissé ma main dans la raie de ses fesses, touché la pierre colorée qui orne le bijou de cul d’Annie :
- Et ça, t’appelle ça comment ?
Elle s’est redressée sur les coudes en se tournant vers moi :
- Un prêt ! … ça se voit ?
- Un peu …
J’ai continué à jouer avec, du bout du doigt, et Véro s’est à nouveau allongée en écartant un peu les jambes :
- Ça fait un effet … curieux … t’a essayé ?
- Non … j’aimerais bien …
- C’est vrai ? Tu veux essayer ?
Je ne l’avais pas entendue arriver ; Annie était revenue et nous observait, l’œil espiègle, et se mor-dait l’intérieur de la joue.
Véro a rouspété :
- Tu me l’as prêté à moi ! Laisse-moi en profiter un peu !
- J’en ai un autre …
On l’a regardée toutes les deux, interloquées, et tout d’un coup, je me suis souvenue :
- Ton armoire ! c’est vrai, alors ? t’as une armoire pleine de jouets ?
- Mmm mmm … pleine de jouets !
Véro s’est relevée brusquement, à pris son paréo, et sans prendre le temps de le remettre a pris le chemin du petit muret et du jardin d’Annie, et en se retournant :
- Allez allez allez ! on se bouge, les filles ! la caverne aux trésors nous attend !
Annie m’a pris par le bras et m’a entraînée à sa suite :
- Elle est déchaînée ! Elle est toujours comme ça ?
- Non, elle est pas comme ça d’habitude … plutôt timide et rougissante ; même, assez fleur bleue …
- Sacré changement, alors !
- Toi aussi, tu te lâches … je me trompe ?
- Non … je sais pas …
Son bras sous le mien, elle marchait en appuyant sa tête sur mon épaule :
- C’est toi qui nous change, Tina …
On a sauté le muret en soulevant nos paréos et couru pour rattr Véro ; elle nous attendait en piaffant sur la terrasse d’Annie :
- Allez Annie, montre-nous tes trésors … et on va s’occuper de Martina, toutes les deux … après ce qu’elle nous a fait ce matin, c’est un juste retour des choses, non ?
- D’ac, on s’occupe d’elle !
Je crois que j’aurais dû m’enfuir en voyant autant briller leurs yeux …

Annie nous a conduites dans une chambre tout au fond du couloir. Les volets sont fermés et Annie commence par allumer une lampe de chevet. Un lit de deux personnes, tête de lit à barreaux avec deux tables de chevets est installé contre un mur et le mur opposé est entièrement masqué par un grand dressing aux portes couvertes de glaces. Elle s’est placée devant les deux portes du fond et nous a jeté un regard coquin :
- Vous êtes prêtes ? … attention ! TADAMM !!!
et elle ouvert les deux portes en même temps !
Véro a porté ses deux à sa bouche en s’écriant « Doux Jésus ! » et j’ai écarquillé les yeux de surprise : cinq étagères complètes, pleines de tous ces objets que je regarde parfois sur des sites de vente en ligne sur internet, sites spécialisés dans les articles de sex-shop.
Et là, j’ai l’impression d’avoir toutes les pages des catalogues en ligne sous les yeux sur les étagères. Véro s’est avancée et commence à fouiller : on dirait une gamine dans un magasin de chocolat ! Je me tourne vers Annie :
- C’est ton mari qui t’as ramené tout ça ?
- Oui, tantôt un, tantôt plusieurs par mois, depuis environ quatre an !
- Et t’as tout essayé ?
- Oh ! non ! certainement pas ! regarde en bas !
Elle me montre du doigt l’étagère la plus basse : des godes énormes ! totalement surréalistes ! une main, doigts tendus et serrés, grandeur nature en plastique noir ! des fouets, des cravaches ! des cordes ! un grand « S » en métal brillant, comme un croc de boucher avec une boule à une extrémi-té :
- Ça sert à quoi, ça ?
- On le suspend par des cordes au plafond, on enfonce la boule entre les fesses, et on soulève le type ou la nana empalée dessus !
Je n’ai pas pu m’empêcher de lever la tête pour chercher l’anneau au plafond ! Il n’y en avait pas, bien sûr, et Annie a éclaté de rire en voyant mon regard inquiet sur son plafond.
Véro a pris un fouet à lanière et m’a menacée :
- Tu vas payer pour avoir déshabillée une pauvre femme ivre et sans défense ! payer pour ton rasage de ce matin !
- Pose donc ça ! t’oserais pas me frapper, quand même !
Elle a reposé le fouet et pris un gros plug avec une poire de gonflage :
- Et ça, ça te plairait ?
- Non plus, sans façon !
- T’es pourtant habituée aux grandes tailles, fais pas ta mijaurée ! on connaît le mon-sieur, nous aussi !
Annie lui a pris le plug des mains et a fait semblant d’en prendre les mesures :
- Moui ! faut voir !
- Eh ! doucement les filles, vous voudriez pas m’abimer ! je suis fragile, moi !
Véro a encore changé d’étagères et ouvert un coffret :
- Qu’est-ce que c’est Annie ?
- Ça ? un boitier électronique. Ça va avec ces électrodes-là !
- Elles vibrent ?
- Pas seulement, ça envoie des décharges électriques, aussi …
J’ai regardé Annie dont les joues rosissaient un peu, et elle a vite détourné les yeux pour s’intéresser à un autre coffret que regardait Véro :
- Ces trucs là sont pour les messieurs.

- Tu t’en sers aussi ?
- Non, jamais !
- C’est quoi ?
- Ces tiges , on les enfonce dans la verge, et les anneaux en métal, regarde, ils s’ouvrent et on les referme autour des … des couilles !
- C’est vachement lourd !
- Je crois que c’est fait exprès, c’est le but !
Véro touche à tout, manipule tous les godes, mettant les vibrants en marche, jouant avec les boules de geisha, palpant les matières.
Je regarde aussi, bien sûr, et je me sens bizarre à voir tous ces objets. Je sens le regard d’Annie, qui se tourne vers moi de temps en temps, consciente de mon trouble. Ce qui m’intrigue le plus, et mes yeux y reviennent souvent sont les électrodes qu’elle a sorti de leur boîte et ce grand crochet … la peur et l’excitation … il ya même une boîte avec des aiguilles … A un moment, Annie s’est approchée de moi et a murmuré « … un petit piercing, ça te tente ? ». J’ai frissonné et elle m’a serré le bras en riant : « … je m’en suis jamais servies, t’en fait pas … », et puis elle s’est tournée vers Véro :
- C’est pas pour tout essayer qu’on est venues, c’est pour proposer à Tina un bijou comme le tien ! n’oublie pas !
- C’est vrai ! … mais j’en vois pas …
- Il est pas ici ! bougez pas, je reviens …
Annie a quitté la chambre et Véro s’est tournée vers moi, les yeux brillants :
- Etonnante, ta voisine ! t’as vu tout ça ?
- Ça en dit surtout long sur son mari, non ?
- Ouais, t’as raison … en tout cas, moi ça me fait tout drôle …
En disant ça, elle serre ses bras autour de sa poitrine … oui, moi aussi, « ça me fait tout drôle » comme elle dit … Véro glisse ses mains dans l’ouverture du paréo et se presse contre moi :
- Embrasse-moi …
Elle a les pommettes en feu, et le regard humide, le visage du désir que je lui connais si bien … et sa bouche est douce et chaude …
Deux mains nous poussent sur le lit, défont le nœud qui retient mon paréo, soulève mes seins et pressent mes tétons durcis …
Véro s’allonge sur le lit, un pied au sol et l’autre posé au bord du lit, et m’attire vers elle. Sans un mot, Annie me pousse, me guide, jusqu’à ce que je me retrouve à genoux au-dessus du visage de Véro, me fait m’allonger sur elle … Nos jeux, Véro et moi, ne nous ont jamais amenés jusque-là, toujours arrêtés aux échanges du jeu de nos mains … les circonstances ne s’y prêtaient pas … et c’est Annie qui me guide pour découvrir le goût de Véro … son odeur forte de désir quand je pose mes lèvres sur son sexe … la douce chaleur de sa langue sur le mien … qui me conduirait très vite au bord du plaisir si Annie n’intervenait.
La bouche de Véro m’abandonne. Ses mains m’écartèlent et un doigt indiscret s’insinue entre mes fesses, pénètre lentement, rejoins par un second, qui massent, étirent, se retirent … contact froid, poussée, mon anneau résiste, résiste et se distend sous la poussée, trop … trop gros, trop froid … les mains de Véro me retiennent, m’empêche de m’écarter, de me relever … j’ai mal … et l’étirement s’arrête et je me sens envahie, j’ai l’impression d’avaler un objet entre mes fesses, et les muscles se referment … La bouche de Véro me retrouve …
Elle jouit avant moi, et je regarde les contractions régulières du périnée que je ressens aussi de mes doigts sur son bijou entre ses fesses.
Et puis … et puis moi …
Je veux le garder. Je veux garder le bijou qu’elle a glissé en moi. Je veux retrouver cette sensation … je lui demanderai de me le donner !

Annie nous a bercées, cajolées, caressées … a refermé les portes de l’armoire aux trésors, nous laissant à chacune un de ses trésors, bien au chaud, bien caché …
Nous avons repassé le petit muret entre nos jardins. Véro et moi nous sommes étendues au soleil, Annie lisait, assise sur les marches de la terrasse.

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